lundi 15 février 2010

Et si nous nous trompions de combat...

J’entends un peu partout sur les ondes, à la télévision ou dans les transports en commun, une partie de mes congénères qui doutent encore de la nécessité de changer nos habitudes pour participer un peu à la sauvegarde de l’environnement (à ceux là je n’ai rien à dire, je vais donc me concentrer sur ceux qui suivent).

Puis j’en entends d’autres qui eux, semblent avoir compris que leur mission était de sauver la planète. Je salue avec un profond respect ce sens du sacrifice, ce don de soi, cette exceptionnelle motivation mais, désolé de casser l’ambiance bon enfant voire chaleureuse qui commençait à s’instaurer mais je voudrais leur dire qu’il n’y a pas de planète à sauver.
Je sais, c’est dur, pardonnez ma franchise. Un philosophe a dit un jour : « mais vous ne saviez pas, Dieu est mort ». Paraphrasant modestement Goethe je déclare pour ma part que la planète bleue n’a aucun besoin de nous pour la sauver des outrages que nous lui faisons subir depuis plus d’un siècle.

Vous allez comprendre : son histoire commence il y a   4 500 000 000 d’années, les premiers insectes, si chers à mon cœur, ont conquis les airs il y a environs       310 000 000 d’années et l’homme, ou plutôt son ancêtre le plus ressemblant est arrivé ici bas il y a tout juste 5 000 000 d’années.
En clair si cette histoire était transcrite sur un calendrier, l’homme ferait son entrée glorieuse vers 14 heures GMT le 31 décembre… (Hé oui, on la ramène moins du coup)

Pendant tout ce temps la terre a connu des périodes glacières, des désertifications quasi totales sous l’effet de gaz toxiques recrachés par des milliers de volcans en éruption et des tas d’autres phénomènes extrêmes. Et malgré tout cela en l’an 2010 après la naissance de Jésus, la terre est toujours là, avec sa biodiversité relative certes, mais quand même.

Alors ne vous inquiétez pas pour la Terre, notre Mère  à tous, se remettra de ses insupportables enfants, dans 1, 2 ou 10 millions d’années...

Je vous sens un peu dépité par cette nouvelle mais si vous voulez sérieusement jouer au héros des temps modernes, j'ai un combat pour vous :  sauvez l'humanité, 6 000 000 000 d'individus,  c’est la seule qui risque de disparaître pour fort longtemps, a moins que vous participiez aux alliances indispensables à sa survie.

Si ces alliances nouvelles et durables ne sont pas un signe que l'Homme est train de reprendre enfin son avenir en main... pour un futur partagé avec les six millards d'autres...

1 commentaire:

  1. Je ne sais pas si tu as déjà eu l'occasion de lire un livre d'Yves Paccalet ou de consulter son blog mais tu y trouveras un écho de tes propos.

    Pour ma part, je continue à penser que nous n'avons aucune légitimité pour nous permettre de gâcher les merveilles qui nous sont offertes et de mettre en péril l'avenir, ne serait-ce que celui de notre espèce humaine. Je suis d'accord avec toi, l'enjeu semble double : préserver la terre et l'homme, mais pour moi, ces deux aspects sont intimement liés dans la mesure où l'homme appartient à la biodiversité terrestre. Nous sommes heureux (enfin je le crois...) de pouvoir passer sur cette terre et nous n'avons, à mon humble avis, pas le droit de mettre à mal la possibilité des générations futures de faire cette magnifique expérience. Et même, au-delà de simples considérations anthropocentriques, si je suis d'accord que la terre a une capacité de résilience qui lui permettra de s'en remettre, il lui faudra peut-être des millions d'années pour réparer ce que nous avons détruit en seulement quelques centaines d'années. Je crois en un développement plus respectueux de cette planète, qui serait profitable à tous et tout, et c'est pourquoi je me battrai pour la préservation des milieux et la conservation de la biodiversité, sans naïveté ou inconscience mais plutôt dans un cadre global intégrant les domaines économiques, sociaux et écologiques (enfin, on peut essayer !). C'est d'ailleurs les motivations pour lesquelles j'ai fait ces études d'écologie. J'ai eu la chance d'y côtoyer des enseignants dont le souci principal était de nous faire sentir l'essentiel de la préservation des milieux mais dans un contexte de développement et d'aménagement : ne pas former de petits écolos utopistes mais des ingénieurs capables de peser le pour et le contre, de faire des concessions dans un sens ou un autre pour que tous les aspects du développement durable puissent d'exprimer. Ce dernier est un tabouret dont les trois pieds doivent avoir même longueur pour assurer son équilibre et parmi eux se trouve l'écologie (et la biodiversité). Voilà pour mon humble avis et ma motivation (je ne suis pas encore dans la vie active alors heureusement que je suis encore motivée et peut-être un peu utopiste et candide...).

    En tous cas, je te souhaite de rencontrer beaucoup de gens et d'actions qui te réconcilieront avec la nature humaine, comme tu aimes la nature tout court...

    Elodie

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